La fiscalité appliquée sur une rente viagère issue d'un contrat d'assurance-vie

Assurance vie, les avantages à épargner avec l'assurance vie ; la fiscalité appliquée sur une rente viagère issue d'un contrat d'assurance vie

Le régime fiscal prévu en cas de décès de l’assuré a fait l’objet de réformes successives mais la transmission des capitaux dans le cadre de l’assurance vie reste avantageuse. Vous trouverez dans cette fiche pratique les règles qui s’appliquent selon votre situation personnelle. Pour une meilleure compréhension de la fiscalité en cas de décès, nous avons volontairement exclu de cette étude les prélèvements sociaux, également dus en cas de décès, une fiche spécifique leur étant consacrée.

À savoir :

Selon la réglementation actuellement en vigueur, les capitaux décès versés, quelle que soit la date d’adhésion, sont totalement exonérés de toute imposition en cas de décès (hors prélèvements sociaux) si le bénéficiaire est le conjoint survivant ou le partenaire de PACS.

Cette exonération peut aussi bénéficier aux frères et sœurs du défunt, célibataires, veufs, divorcés ou séparés de corps, à la double condition qu’ils soient, au moment de l’ouverture de la succession :

âgés de plus de cinquante ans ou atteints d’une infirmité les mettant dans l’impossibilité de subvenir par leur travail aux nécessités de l’existence,

et qu’ils aient été constamment domiciliés avec le défunt pendant les cinq années ayant précédé le décès.

Le bénéficiaire est exonéré du prélèvement forfaitaire (au taux de 20 % pour la fraction du capital décès comprise entre 152 501 € et 852 500 € et au taux de 31,25 % pour la fraction du capital décès supérieure à 852 500 €) :

si l’assuré est, au moment du décès, non résident fiscal en France*,

et si le bénéficiaire est, au moment du décès de l’assuré, non résident fiscal en France* ou qu’il ne l’a pas été pendant au moins six années au cours des dix années précédant le décès de l’assuré.

*Au sens de l’article 4 B du C.G.I. et sous condition de fournir les justificatifs adéquats.

Fiscalité des rentes viagères

Conditions en vigueur au 01/01/2022

a) Impôt sur le revenu :

1 – Les rentes viagères issues d’adhésions souscrites à titre individuel ou constituées dans le cadre de contrats collectifs d’entreprise régis par l’article 82 du C.G.I. sont considérées comme des rentes viagères acquises à titre onéreux. Dans ce cas, la part imposable est liée à l’âge du rentier au moment de la mise en service de cette rente.

Âge lors de la mise en service de la rente
Part imposable
Moins de 50 ans
70 %
De 50 à 59 ans
50 %
De 60 à 69 ans
40 %
A partir de 70 ans
30 %

Il est admis de déterminer la fraction imposable de la rente en tenant compte :

  • pour les rentes réversibles entre époux, exclusivement de l’âge de l’aîné des époux au moment de l’entrée en jouissance de la rente,
  • et, pour les autres rentes réversibles, de l’âge atteint par le co-rentier au moment où il perçoit les arrérages pour la première fois,
  • les arrérages de rente font l’objet depuis le 1er janvier 2019 d’un prélèvement à la source prélevé par acompte par l’Administration Fiscale,
  • les prélèvements sociaux sont recouvrés par voie de rôle3
3 Les rôles sont les titres exécutoires en vertu desquels les comptables publics effectuent et poursuivent le recouvrement des impôts directs et taxes assimilées. « Rôle » désigne donc une liste de contribuables redevables d’un impôt spécifique»

2 – Celles constituées dans le cadre de contrats collectifs d’Entreprise régis par le Plan d’Épargne Retraite Entreprise (ou Art 83) du C.G.I. sont considérées comme des rentes viagères acquises à titre gratuit. Le montant des arrérages versés entre donc dans la catégorie des pensions et un abattement de 10 % est appliqué. Les arrérages de rente font l’objet d’un prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Le prélèvement est effectué selon le taux personnalisé calculé et transmis par l’administration fiscale. Les arrérages de rente viagère issues des contrats PERE (Art 83) sont versés nets de prélèvements sociaux et de prélèvement à la source.

Coordonnées de la DGFIP pour un particulier :
par la messagerie de mon espace particulier impots.gouv.fr ou auprès des guichets de l’administration fiscale

b) Prélèvements sociaux :
La fraction imposable de la rente viagère à titre onéreux est soumise aux prélèvements sociaux4 au taux global de 17,2 %. Les prélèvements sont acquittés par voie de rôle si la rente est fiscalisée*. * Les PS dus au titre des arrérages exonérés (telle qu’une rente issue d’un PEP) sont retenus à la source. Pour les rentes acquises à titre gratuit, le total des retenues s’élève à 10,10 % se décomposant comme suit : C.S.G. : 8,30 % (dont 5,90 % de CSG déductible) – C.R.D.S. : 0,50 % – Cotisation maladie : 1 % (déductible de l’impôt sur le revenu) – CASA (Contribution Additionnelle de Solidarité pour l’Autonomie) : 0,30 %. Selon le revenu fiscal de référence du rentier indiqué dans l’avis d’imposition des 2 années précédentes, le rentier peut être partiellement (les prélèvements sociaux sont alors de 8,40 % ou de 4,30 %, la CSG déductible est alors respectivement de 4,20 % ou de 3,80 %) ou totalement exonéré de prélèvements sociaux. Les seuils permettant cette exonération partielle ou totale sont indiqués à l’art L136-8, III et III bis du Code de la Sécurité sociale. Les prélèvements sociaux sont acquittés par voie de rôle si la rente est fiscalisée. En ce qui concerne les arrérages exonérés (rente issue d’un PEP), c’est au GIE AFER de les prélever.
4 Les prélèvements sociaux s’articulent ainsi : 9,2 % de CSG, 0,5 % de CRDS 7,5 % de prélèvement de solidarité.

Crédits images : HJBC sur Istock

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